L’église et le monument
Sous la responsabilité de la coopérative diocésaine, l’église fut entièrement reconstruite par M. Monestès, architecte, qui avait mis au travail cinq entreprises de maçonnerie, dont celles de M. Tassart pour la couverture et M. Jacques Martin pour les sculptures. En février 1927, les cloches, qui eurent pour marraines Mmes. Balsan et Tassart se remirent à sonner pour « Pleurer les morts de Fontenoy et chanter la résurrection », comme l’indiquait l’inscription gravée sur leur bronze.
Une résurrection marquée par la pose du coq, effectuée par « le père » Gomès et M. Marquès. Ils grimpèrent au sommet du clocher qui avait perdu ses fortifications d’avant 14.
Les morts ! On ne les oublia pas ! Sur la place proche de l’église, une place qui avait été considérablement réduite parce qu’on en avait utilisé une partie pour reconstruire la ferme, on érigea un monument aux morts pour honorer la mémoire des 24 hommes de Fontenoy tombés ou champ d’honneur et des 5 victimes civiles tuées pendant cette impitoyable guerre. Ce monument, en granit belge, fut l’œuvre de M. Roland Rombeaux de Jeumont et coûta la somme de 7 500 F payés par la commune et une souscription. Après être arrivé sur un wagon à la gare de Fontenoy, il fut transféré jusqu’à la place par un charroi spécial et inauguré en août 1923.
Mais alors que cette reconstruction touchait à sa fin, Fontenoy changea de maire. Un évènement puisque M. Roger Firino, ancien député de l’Aisne (il avait été élu à la chambre en 1893), et conseiller général, était le premier magistrat de la commune depuis 1884 et qu’il avait toujours été réélu sans problème pour conduire les destinées du village pendant quarante-deux années. M. Firino étant décédé le 28 juillet 1926 à l’âge de 72 ans, le Conseil se réunit pour élire comme maire M. Albert Lefèvre, un agriculteur dont la ferme était proche de l’église. Il eut comme premier adjoint M. Stanislas Chrétien qui occupa longtemps une baraque au Port.