Une église fortifiée
Dédiée à saint Rémi que l’on fêtait le 1er octobre, l’église fut construite à partir du XIIème siècle et comportait une nef flanquée de deux bas-côtés avec une abside en demi-cercle. Avec une base datant de l’an 1140, le clocher fut érigé sur le côté nord et fut terminé à la fin du XIIème et début du XIIIème siècle. Fortifié dès l’origine avec des contreforts et un chemin de ronde au premier étage, il reçut une cloche, fondue en 1564. Les nombreux pillages, menés par des bandes se déplaçant sur l’Aisne, pourraient expliquer la construction de ces fortifications du clocher et de la porte qui devait le prolonger pour fermer le chemin de Vic à Soissons.
Quant au cimetière, il se trouvait alors autour de l’église tandis que les habitants du Port durent être inhumés dans leur hameau pendant quelques années. Le curé, qui était assisté du marguillier avait un presbytère à sa disposition, une maison à deux étages, mitoyenne avec la propriété voisine des De Renty qui servit de classe à l’instituteur Pierre Rabeuf vers 1732.
La rivière et le bac
Avant que l’Aisne ne soit canalisée avec l’écluse et le barrage construits en 1843, il n’était guère facile de naviguer sur la rivière notamment à Fontenoy où l’on trouvait de nombreux bancs d’alluvions formant des îles comme à La Thuillerie (actuellement près de l’écluse) ou des pierres comme près du bac au hameau de Port. Car jusqu’en 1865 date de construction du pont, on ne pouvait traverser l’Aisne qu’avec des nacelles ou le bac au Port. Celui-ci permettant aux chariots de blé ou de seigle de rejoindre la route Royale (actuellement la nationale 31) à Arlaines, appartenait à l’abbé de Saint-Médard. En 1596 l’abbé Hottman, qui transforma le château de Vic, loua le bac à Loïs Turpin qui percevait un droit de passage mais « devait passer de jour et de nuit, en toute diligence, toute personne qui se présentait à pied, à cheval et chariots aux prix inscris sur la pancarte ». Mais le bacquien devait garantir le passage gratuit à l’abbé, aux autres religieux de l’abbaye et à leurs serviteurs.